L'Histoire du Patchwork

L'origine du patchwork
L’origine du patchwork remonte à la nuit des temps. Il existe à l’Académie des Sciences de Léningrad un fragment de tapis funéraire réalisé selon la technique du patchwork, entre 100 et 200 ans avant l’ere chrétienne. En France, la technique est utilisée à partir du Moyen-âge. Les caparaçons qui protégeaient les chevaux lors des tournois étaient ”quiltés” (matelassés). Les étandards des chevaliers sont réalisés en ”Appliqué”. Le costume d’Arlequin  est réalisé en ”piécé”. Pour un même ouvrage, on parle de ”Quilt” aux Etats-Unis et de ”Patchwork” en France. Le mot ”Quilt” vient d’un mot latin qui signifie ”rembourré”, alors que le mot "patchwork", d’origine anglaise est formé du mot ”patch”, petits morceaux et ”work”, travail. L’âge d’or du patchwork arrive avec l’apparition des métiers à tisser au 18ème siècle, qui permettaient d’avoir des tissus plus fins que ceux tissés à la main et à un prix plus abordable. L’invention de la machine à coudre va donner un nouvel essor au patchwork au 19ème siècle. Les pionnières américaines ont donné des noms évocateurs à leurs blocs. ”Log cabin” la cabane en rondins, ”Evening star” l’étoile du soir, etc.. Petit à petit, le patchwork est devenu un Art créatif et on peut voir, dans les expositions nombreuses à travers le monde, des réalisations dont le côté artistique n’a rien à envier aux plus belles œuvres d’art.


 

Galerie 17   Galerie 1
Deux Chefs d'œuvre de l'exposition internationalede HOUSTON (Texas) en 2010
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Le patchwork à travers le monde
Au début, le patchwork faisait partie de la vie domestique et sociale et avait surtout un objectif utilitaire, et sa réalisation, dans un but de protection contre le froid par exemple (réalisation de dessus de lits), était souvent pratiqué par les familles pauvres. Le patchwork est encore de nos jours pratiqué dans un but utilitaire par les Amishs, dont les premiers avaient émigré en Amérique au 17ème siècle.
Pour des raisons identiques, les esclaves noirs ont pratiqué l'art du patchwork. Une  magnifique exposition dont vous pouvez voir les photos ci-après leur rend hommage. Aujourd'hui le patchwork est devenu un Art Créatif pratiqué dans le monde entier.
En Angleterre, le capitonnage était reservé à la lingerie avec les tissus précieux et reservés aux classes nobles. Dans les classes populaires, on utilisait des tissus usagés pour confectionner des vêtements et des couvertures.
En France, on avait coutume de découper des figures dans un tissu et de le superposer sur un tissu différent, selon la méthode de "l'appliqué".
Plus généralement, en Espagne, en Italie ou dans les pays nordiques furent développées des techniques spécifiques.
Les Amishs de Pensylvanie, de l'Ohio ou de l'Indiana, pour éviter de faire preuve de coquetterie font des patchworks qui ont des caractéristiques très marquées. Ils n'utilisent que des tissus unis. Le même bloc doit être répété sur tout le quilt. Il peut être de couleur différente, mais sans jamais utiliser plus de deux couleurs différentes.

 

Le patchwork au temps de l'esclavage

En Amérique, la traite des esclaves commence en 1517. A partir de 1619, les esclaves commencent à être importés sur les territoires. Dans le Massachussets, dans le Connecticut qui légalise l’esclavage en 1650, dans la Virginie puis le Maryland, peu à peu l’esclavage s’étend pour finalement atteindre tous les états du Sud, où les noirs, sans droits, travaillent dans les grandes plantations de coton.
En 1788, la Constitution des Etats Unis adopte une clause appelée « Clause des 3/5èmes » qui prévoit que les esclaves seront considérés comme les 3/5èmes d’une personne de race blanche à des fins de représentation au Congrès.
Progressivement, à partir de 1830, l’esclavage est interdit dans les Etats du Nord.

En 1861, Abraham Lincoln est élu président des Etats Unis.
Il décide de faire voter l’abolition de l’esclavage dans l’ensemble du pays. Les Etats du Sud font alors sécession et en 1863, c’est le début de la guerre civile, dont de nombreuses traces existentencore. En 1864, les états du Sud sont vaincus et la guerre prend fin. En 1865, l’esclavage est définitivement aboli par le 13ème amendement de la Constitution.
L’abolition de l’esclavage n’empêchera pas le ségrégationnisme qui se poursuivra jusqu’à la fin des années 60.
Cette très belle exposition montre quelques réalisation de ces esclaves, considérées aujourd’hui comme des oeuvres d’art et comme un loisir créatif, le « patchwork », littéralement travail de petite pièces, mais qui à l’époque était pour eux une nécessité. Faire des couvertures molletonnées avec des petits morceaux de tissus récupérés.

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Affiche expo 9

L'affiche de l'exposition organisée par le
Community Development Center
à Little Rock, en Arkansas

Pine cone 8

Quilt réalisé selon la
méthode du "Pine cone"

Peigne a carder 10

L'outillage de couture des femmes et le peigne à carder le coton qu'elles utilisaient pour leur travail

Expo esclaves 2

Tous ces dessus de lit servaient de couverture et ils étaient molletonnés. Celui-ci, probablement utilisé pour l'hiver était plus molletonné que les autres. Etant donné son épaisseur, il ne pouvait pas être "quilté". Pour maintenir le molleton à l'intérieur plusieur fils étaient cousus, comme sur un matelas.

Expo esclaves 1

Reconstitution de l'intérieur
d'une maison d'esclave

Expo esclaves 3

Un autre dessus de lit

Anneaux de mariage 5

Dessus de lit avec comme décor
"les anneaux de mariage" symbolisés

Log cabin 7

Partie d'un "quilt" réalisé selon la
méthode du "Log cabin"

 

Le patchwork chez les Amishs
Les Amishs ne sont pas les inventeurs du quilt, ayant emprunté cet art aux « anglaises », les femmes amish n’ont inventé aucun des dessins qui ont fait la réputation de leurs quilts. Mais elles y ont apporté  la simplicité qui traduit tout leur esprit de modestie et de dédain du monde matériel et le refus de la Société moderne. Cette façon de vivre se traduit aussi dans leur habillement, noir et coupe stricte pour les hommes et de couleurs vives mais uniformes pour les jeunes filles et les garçons et de couleurs plus sombres pour les mères de famille et les grand-mères.
Si les femmes Amish n’ont pas inventé les dessins particuliers des quilts, elles ont souvent  observé le spectacle offert par la nature et l’ont souvent traduit dans leurs quilts. "Plain Quilts" qui évoquent les champs après la moisson, "Bars" qui rappellent les sillons des champs, "Star", symbole plus universel qui a une connotation religieuse ou encore "l'irish chain"  la chaine irlandaise qui symbolise les barrières le long des prés. On trouve aussi le "log cabin la cabane en rondins qui évoque les poutres des fermes et dont le carré du centre symbolise la cheminée ou le foyer. A noter que le log cabin est plus représenté chez les femmes ménnonites que chez les amishs.

(Photos d'après "Les Amishs et leurs quilt" par Jacques Légeret)

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Amish 1

Réalisation d'un Log Cabin :
Les femmes Amish ne dessinent jamais leur quilt avant de le réaliser, d'où parfois un assemblage de couleurs un peu bizarre

Amish 4

Log Cabin (cabane en rondins)
Le motif évoque les poutres des fermes et le carré central symbolise la cheminée ou le foyer.

 

Amish 2

Basket (panier)
Les paniers sont beaucoup utilisés par les femmes dans les champs. Il est donc le symbole de la richesse et de la fécondité.

Amish 3

Ninepatch (neuf carrés)
Le ninepatch permet d'utiliser des toutes petites chutes de tissu.

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